Das Werk – « L'Œuvre »

Das WERK, qu’on appellera également « L’œuvre » dans le texte qui suit, est une communauté spirituelle catholique créée en 1938 en Belgique par Julia Verhaege. Le 29 Août 2001, elle a obtenu la reconnaissance du Vatican comme " Famille de Vie Consacrée ". 

"Das WERK", « l’Oeuvre » se compose d'une communauté de prêtres, de diacres, de séminaristes, et d’hommes laïcs. Une communauté de femmes consacrées (des sœurs) lui est également rattachée. Elle déclare s’inspirer de la pensée de John Henry NEWMAN. "Das WERK" se présente comme une des nouvelles formes de vie consacrée selon l’article 605 du Droit Canon et doit (en principe) suivre les règles communes à tous les instituts de vie consacrée. En outre les règles spécifiques qui sont prévues dans les Constitutions, lui sont (théoriquement du moins) applicables. « Das WERK » est présente en Belgique et Pays Bas, dans les pays germanophones, en Hongrie et à Rome, mais aussi en Angleterre, en Irlande, en Slovénie, aux USA et en France à Bordeaux où deux sœurs travaillent à l’Officialité du diocèse. Lorsque les valeurs de « Das WERK » sont vécues dans une famille, cette dernière devient, selon leur propre vocabulaire, une « catacombe », un symbole qui a été emprunté aux premières communautés chrétiennes. Les catacombes étant les lieux proches des tombes des premiers martyrs, « Das WERK », « l’Oeuvre » a, de façon étrange, tenu à reprendre ce symbole. 

Suspectée en Belgique d’être une « secte », l’Oeuvre » a fait l’objet dans les années 80 et 90 de fortes critiques de la part d’un prêtre du Père Rik DEVILLE qui a écrit un livre sur ce sujet dans lequel il publie de nombreux témoignages. Ces attaques contre « l’Oeuvre » avaient amené en avril 1997 la commission d’enquête parlementaire sur les sectes à convoquer deux représentants de ce mouvement pour entendre leurs justifications. Il s’agissait du professeur Ries et de la sœur Bommerez. 

Le professeur Ries s’était défendu de tout lavage de cerveau, d’atteinte à la liberté personnelle et de manipulation au sein du mouvement. Il s’était élevé également contre des accusations de violation du secret de la confession et avait expliqué la devise citée par des témoins qu’on attribuait à la responsable : « Ne pas penser, ne pas discuter, ne pas critiquer ». Il avait insisté sur le fait que la dépersonnalisation et l’infantilisation n’existaient pas au sein de « l’Oeuvre » dès lors que la formation était dispensée selon des programmes officiels d’études et d’apprentissage et par des professeurs agrégés venant du monde de l’enseignement. Il avait aussi réfuté le fait qu’une vision collective était imposée aux membres comme étant la seule vraie vision en insistant sur la « communio ». Répondant à une autre question il avait affirmé qu’il était faux que les enfants soient « embrigadés ».  Des séminaires et séjours sont organisés dans le but d’approfondir la foi, non de recruter avait-il précisé. La commission d’enquête avait alors poussé l’investigation auprès du professeur Ries en soulignant les réactions négatives dans le diocèse de Gand, le nombre important de plaintes enregistrées alors que d’autres ordres existant dans l’Eglise catholique n’étaient manifestement pas présentés sous un jour défavorable. Ce dernier avait alors déclaré que « le fait que des plaintes formulées identiques reviennent dans plusieurs témoignages trahit une action concertée, une machination dirigée contre l’Oeuvre. » Ensuite il s’était défendu contre les accusations de captation d’héritage.

Ensuite la religieuse, sœur Bommerez avait défendu « l’Oeuvre » en déclarant que le mouvement faisait preuve d’esprit caritatif à l’égard de ceux qui le quittent, que souvent ces personnes avaient acquis la possibilité d’avoir un statut social plus favorable.

Puis, avec le professeur Ries, elle s’est défendue contre les dires relatifs à des photos déchirées, à l’interdiction d’assister à des funérailles de proches, à la violation de la confession. A côté de la confession, il y a une « pastorale » de la confession avait déclaré le Pr Ries sans s’expliquer davantage. Ensuite ils s’étaient tous deux défendus d’accusations relatives au domaine de la santé : la maladie aurait été considérée comme un péché et ils avaient rejeté certaines affirmations sur la violation de la correspondance en déclarant que c’était une pratique courante dans les années soixante, aujourd’hui abandonnée. D’autre part sœur Bommerez s’était inscrite en faux contre l’idée que les membres de « l’Oeuvre » devaient rédiger un rapport mensuel ou bimensuel de leurs activités en indiquant qu’il y avait des rapports normaux indispensables concernant le déroulement efficace des activités (missions et tâches). En réponse à une question relative à des massages, des impositions des mains, Sœur Bommerez avait qualifié les témoignages d’anciens membres relatifs à des abus sexuels de « faux et vulgaires ». Enfin, sur la question des départs de membres elle s’était montrée plus ambiguë : « Un grand nombre de ceux qui affirment avoir quitté l’œuvre n’étaient pas de véritables membres ». Qu’étaient-ils alors ? Et, à propos de la restitution des données personnelles, elle poursuivait :

 Pour ceux qui ont quitté « l’Oeuvre » contrairement aux engagements réciproques, « l’Oeuvre » ne peut pas supporter les conséquences de leur geste.

Fallait-il déduire de toutes ces investigations qu’il n’y avait pas de fumée sans feu ? Qu’il s’agissait d’une action concertée, d’une « machination » selon les propres mots du Professeur Ries ?  Au lecteur d’en juger. Mais on ne voit pas bien qui aurait eu intérêt à fomenter une telle machination. On notera avec intérêt que les reproches mentionnés sont en tous points semblables à ceux que l’on entend dans d’autres communautés connaissant des dérives. Depuis lors vingt années se sont écoulées, mais l’histoire semble bien se répéter de toutes parts de façon identique
Ce qui est certain c’est qu’avec « l’Oeuvre », « Das WERK », nous sommes devant le cas d’école d’une vie de femmes mise en ordre par les hommes.
Alors que dans les années cinquante, nombre de religieuses souhaitaient accéder à une formation de meilleure qualité, Julia, la fondatrice, à la tête de ses jeunes communautés avait écarté la tentation de ce qu’elle percevait comme un intellectualisme. Sa biographie nous explique ainsi que 

Mère Julia met souvent en garde contre une certaine curiosité qui demande à être purifiée. Dans sa jeunesse elle s’était rendu compte elle-même qu’elle ne devait pas lire tous les ouvrages qui lui tombaient sous la main  

Extrait de/ Bregenz, Famille Spirituelle « l’Oeuvre », 2007

On ne peut pas écrire que Julia est anti-moderne ou réactionnaire, ce qui l’anime est davantage un intégralisme catholique qui refuse l’autonomie du monde contemporain  peut-on lire dans un blog consacré à sa biographie.

http://penser-le-genre-catholique.over-blog.com/article-elle-aimait-l-eglise-mere-julia-verhaegh-52596117.html
 
Comme de nombreuses communautés, « Das WERK » n’est pas épargnée vingt ans plus tard par le même soupçon de dérives qui paraît bien tenace. Une visite apostolique a donc été décidée et elle est en cours au moment où nous publions cette note. Elle semble d’ailleurs traîner en longueur ; l’enquête diligentée depuis le Vatican ne fera pas trop de vagues en raison du réseau de soutiens que la communauté s’est créé dans la hiérarchie de l’Eglise : peut-être une tempête au fond de l’encrier.
Pourtant un témoignage solide est parvenu à l’AVREF.
L’auteure de ce témoignage s’est exprimée aussi sur un plateau de télévision. Vous pouvez visionner l’émission : https://www.youtube.com/watch?v=aqh4ptucSQI
Il semblerait que l’histoire se répète et que les membres de la commission belge d’enquête parlementaire pourraient souffler les questions à poser aux visiteurs apostoliques actuels.

Un blog en langue allemande

Un blog en langue allemande a été créé permettant à différents ex-membres de s’exprimer enfin librement :
 http://daswerk-info.blogspot.fr
Il fournit également des informations intéressantes portant sur divers sujets parmi lesquels les abus sexuels à l’intérieur de l’Eglise, le fondamentalisme, etc.
Toutefois, si vous ne comprenez pas l’allemand, un lien vers un traducteur est incorporé à ce blog et vous permettra de saisir la signification principale des articles dans la langue de votre choix.

Vidéos à visionner :

Nous signalons également à nos lecteurs germanophones deux vidéos leur permettant d’aborder le problème du fondamentalisme religieux :
 
In manem des Vaters
https://www.youtube.com/watch?v=R2uuc7I4Zgo
Katholische Fundamentalisten
 
Hardliner des Herrn
https://www.youtube.com/watch?v=ztM3fi9JAmM
Religiöse Sekten und Fundamentalismus in Deutschland -Absurde und gefährliche Parallelwelten

Témoignages recueillis

Témoignage de Doris WAGNER recueillis par l'Avref.

Suite ici

Conclusions de Doris wagner

Qu’est-ce que c’est, des personnes qui prétendent croire en Dieu et qui, en Son nom, abusent et humilient d'autres personnes ? N'ont-elles pour ce Dieu aucune crainte ? Ne croient-elles pas à un jugement final ? Que vont-elles lui répondre quand il leur dira: J'étais jeune et enthousiaste, et vous avez profité de moi. J'étais au bout de mes forces, et vous m'avez forcée à travailler. J'avais faim, et vous ne m'avez rien donné à manger. J'étais seule, et vous m'avez coupée de ma famille et de mes ami(e)s. J'étais malade et vous ne m'avez pas soignée. J'étais pauvre et sans moyens, et vous m'avez renvoyée. Je vous ai fait confiance, et vous m'avez battue et humiliée, m'avez fait peur et m’avez menacée. J'étais une épave mentale, et vous m'avez violée. J'étais au bout de mes forces, et vous avez pris connaissance avec dérision de ma tentative de suicide. Que vont-elles répondre? 

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