Le Verbe de Vie


 
L’histoire de la Communauté du Verbe de Vie, aujourd'hui dissoute , est très représentative des difficultés rencontrées par certaines communautés nouvelles issues du « Renouveau Charismatique ».

Elle a été créée en Corrèze en 1986 par sept membres, mais, très vite, un couple prend le dessus et s’assure la direction du mouvement avec le soutien d’un prêtre le père Jacques MARIN ce qui obligera les autres fondateurs, déçus, à quitter le mouvement entre 1989 et 2003.

Comme aux Béatitudes les responsables des maisons étaient appelés des « bergers » et la communauté regroupait des personnes ayant des états de vie différents : célibataires, couples laïcs, consacrés.

De nombreux problèmes majeurs sont apparus : d’une part la confusion entre le for interne et le for externe et d’autre part, l’autorité exercée par le couple Georges et Marie-Josette BONNEVAL perçue par les membres comme une emprise envahissante. Les autres problèmes relevés sont : le manque de formation, l’absence de règle de vie, l’excès de fatigue des membres, le manque de prise en compte des compétences personnelles, les finances.

Mais un autre problème, longtemps occulté, est apparu plus récemment : il s’agit des « faits condamnables » commis par le père Jacques MARIN. Décédé en 2019, ce prêtre coupable d’agressions sexuelles aura été le conseiller spirituel de la communauté pendant vingt-sept ans. Fort tardivement, dans un communiqué du 23 mai 2022, les responsables de la communauté du Verbe de Vie invitaient »toute personne ayant eu connaissance de faits condamnables commis par le père Jacques Marin, y compris il y a fort longtemps », à se signaler auprès de la communauté ou auprès de la Commission indépendante reconnaissance et réparation ( CRR ), mise en place pour les victimes de violences sexuelles commises par des religieux. Mais il était trop tard pour se rattraper : l’annonce ne trompait plus personne et une visite canonique avait été décidée pour la seconde fois en fin d’année 2021 par les autorités et la conclusion allait tomber comme un couperet.

En 30 ans, plus de 240 membres se seront engagés dans cette communauté de vie. Ils y ont partagé, « sous le même toit », une vie de prière et de service à temps plein. De nombreux membres étaient engagés à vie depuis plusieurs années.

Plus de 160 membres avaient quitté la communauté, par « vagues » successives, soit 68% des membres, dont 30% étaient des engagés définitifs. Tout cela sera du passé : la communauté sera officiellement dissoute à compter du 1er juillet 2023. Réunis à l’abbaye d’Andecy, dans la Marne, ses membres ont appris le 25 juin 2022 la décision irrévocable du cardinal Jozef de Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles. La décision de la dissolution repose sur le constat de  » dysfonctionnements graves et systémiques depuis la fondation », précise un communiqué du diocèse de Châlons en champagne où se trouve l’abbaye d’Andecy. « 240 membres ont quitté la communauté en 30 ans. Toutes les tentatives pour préciser le charisme, se donner une règle de vie stable, assurer une gouvernance sereine, et garantir au sein du Verbe de Vie le respect de chacun et la confiance, ont échoué. »


Selon l’hebdomadaire La Vie, les visiteurs auraient notamment constaté que « les responsables du Verbe de Vie avaient tout fait pour masquer la vérité aux évêques et les manipuler ». Pour eux, poursuit le magazine, « il était donc impossible de repartir sur des bases saines. »


Au début de l’année 2022 le VERBE DE VIE contrôlait trois maisons et une paroisse en France. La Communauté était présente en Suisse, en Belgique, au Mali et également au Brésil où, suite à une enquête canonique lui demandant de prendre du recul, Georges BONNEVAL était parti fonder une maison, puis une communauté dissidente « Les Semences du Verbe  », en désaccord avec l’évêque de Salvador de Bahia.


Le modérateur qui l’avait remplacé, Olivier BELLEIL, a été contesté et n’est pas parvenu pas à réconcilier les différentes sensibilités. Aussi des départs s’étaient-ils accélérés avec fermetures de maison.


Des personnes se sont senties blessées profondément et l’interdiction faite au père Jacques MARIN de confesser en raison d’abus dans l’exercice de son ministère, notamment confusion du for interne et du for externe, avait contribué également à l’affaiblissement de cette Communauté dont on a du mal aujourd'hui à percevoir quel a pu être le charisme. Le discours avait un peu évolué : la communauté se définissant plus récemment comme une « école d’écologie intégrale » ( sic ! ).


Un évêque français, Mgr TOUVET était chargé de procéder à la dissolution. Mais, en dehors de règles canoniques applicables, se pose la question de l’indemnisation des victimes et de la liquidation des biens immobiliers et des avoirs. L’AVREF propose qu’en de telles circonstances ces opérations financières soient confiées à une autorité professionnelle indépendante garante de l’impartialité nécessaire sous contrôle d’une commission paritaire représentative.


Mis à jour le 27/10/2023

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