Authenticum Charismatis
AUTHENTICUM CHARISMATIS
un coup de pied dans la fourmilière ?

Sur le site www.droitcanonique.fr le père Cédric BURGUN, Vice-doyen de la Faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris s’est livré à un décryptage du dernier « motu proprio » du pape François Authenticum Charismatis publié le 1er novembre dernier.
Cet important « motu proprio » répond en partie à nos propositions de longue date. Il porte sur l’érection des Instituts de Vie consacrée, jusqu’alors laissée à la libre appréciation sans le moindre contrôle, d’un évêque plus ou moins regardant, plus ou moins séduit, par la trouvaille d’un nouveau charisme de circonstance, par le désir de « faire du chiffre » en augmentant le nombre de ses ouailles et surtout par le boniment d’un fondateur pervers. Voici donc quelques phrases-clés extraites de ce décryptage qui nous paraissent aller enfin dans une bonne direction malgré nos réserves sur le centralisme romain et le lobbying qui permet d’influencer une décision de la Curie :
- « Désormais, il n’est plus question de consultation mais d’autorisation écrite du Saint-Siège. »
- « … plusieurs abus peuvent être ainsi évités. Tout d'abord, l’actualité récente nous a montré qu’il pouvait y avoir des fondateurs déviants. Ainsi, ce Motu proprio doit empêcher un fondateur qui se serait vu refuser l’érection de son institut par un diocèse d’aller en voir un autre (et qui ne serait pas informé de la première tentative). Il s’agit donc d’éviter le problème des fondateurs qui frappent à plusieurs portes avant de trouver un diocèse qui accepte leur requête. Il en est de même pour les "re-fondations" d’instituts qui n’auraient pas fonctionné ou dont les fondateurs auraient posé de graves problèmes. »
- « Avec la mondialisation, des " fondateurs " malveillants peuvent facilement passer d’un pays à l’autre pour tenter de fonder leur institut en jouant la carte de la multiplicité des diocèses et de leur incapacité à retracer l’historique d’une demande. Il n’est pas non plus aisé pour un évêque d’avoir les bons critères et ce " centralisme " romain visera à aider les évêques à mieux discerner s’il faut ériger ou non un institut. »