Communiqué de Presse

Condamnation d'un prêtre pédophile suisse : la Fraternité Saint-Pie X sur le grill pour 'attitude criminogène'
 

§1

L'AVREF (Aide aux Victimes des dérives de mouvements Religieux en Europe et à leurs Familles), l’association « La Parole Libérée », et le groupe SAPEC (Soutien aux Personnes Abusées dans une relation d’autorité religieuse) tiennent à rappeler quelques faits tous documentés.

Dans son réquisitoire, l'avocat général avait étrillé la Fraternité Saint-Pie X, allant jusqu'à dire qu'elle "aurait dû se trouver sur le banc des accusés" (article de La Dernière Heure, 24.X.2017). Rappelons en effet que, si la FSSPX a fourni des éléments permettant la condamnation de l'abbé Frédéric Abbet, ce n'est qu'entre la première instance et l'appel qu'elle a pris ce parti. Lors de l'instruction, elle a fait de la rétention d'informations, en cachant le fait que Frédéric Abbet avait été mis en cause en Valais dès 2005 pour des faits similaires. L'AVREF possède à ce sujet des documents probants. Quand les familles des victimes belges ont appris par d'autres sources ce lourd passé, la FSSPX a fait barrage de diverses manières : en refusant d'abord de les mettre en rapport avec la victime suisse et même de leur donner son identité, puis en leur imposant de passer par un avocat spécialement engagé à cette fin. Avocat d'un genre très particulier : fidèle de la chapelle genevoise de la FSSPX, il s'est comporté en affidé de Mgr Fellay plus qu'en homme de loi, traitant les familles belges avec un mépris extrême et faisant systématiquement obstacle à leur prise de contact avec la victime suisse. Nous ne voyons pas là de coopération avec la justice.
 
Au contraire, la congrégation d'Écône a été mise en cause, et elle doit l'être, pour avoir placé l'abbé
Frédéric Abbet sous le même toit que son pensionnat bruxellois, alors qu'elle le soupçonnait elle-même d'abus sexuels, suite à cette affaire de 2005. Dans leur arrêt, les juges d'appel qualifient cette mise en contact avec des enfants de "criminogène" (article de La Capitale, 14.XII.2017). Ce n'est donc qu'en taisant soigneusement les avis de quatre magistrats, le procureur du roi et trois juges, que la Fraternité Saint-Pie X parvient à se donner le beau rôle.
 
Les associations signataires notent encore la négligence caractérisée de l'abbé Benoît Wailliez, qui a été averti de manière spécifique et pressante par une mère d'élève du risque de pédophilie de la part de Frédéric Abbet et qui n'a pris strictement aucune mesure. L'AVREF possède une copie de cette déposition. Rappelons également que l’abbé Benoît Wailliez a attendu 6 ans pour produire un élément de preuve important, au cours d'une audience d’appel.

§2

Enfin, les associations signataires précisent que la question n'est pas seulement que l'abbé Frédéric Abbet avait interdiction d'être en contact avec des enfants pendant 10 ans. En 2006, il avait été jugé canoniquement pour les faits de 2005 en Suisse et, en dépit de son acquittement, le juge ecclésiastique avait ordonné au supérieur général, Mgr Fellay, de le placer "pendant ladite période de dix ans dans des postes d'apostolat qui le préserveront de toute promiscuité cum pueris et adulescentibus [avec des enfants et adolescents]" (jugement canonique du 06.06.2006). Deux mois plus tard, Mgr Fellay nommait Frédéric Abbet à Bruxelles, sous le même toit qu'un pensionnat.
 
À présent, la Fraternité Saint-Pie X s'apprête à juger canoniquement l'abbé Frédéric Abbet pour la deuxième fois, cette fois avec mandat de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Les autorités vaticanes ont-elles conscience qu'elles font rendre la justice en leur nom par un évêque qui a foulé aux pieds un jugement canonique dont l'encre était à peine sèche? Comment avoir confiance en une telle "justice"? Il serait temps que les autorités romaines comprennent qu'elles risquent ainsi d'offenser encore un peu plus les victimes et de réduire à néant la crédibilité de ce qu'elles présentent comme leur "lutte" contre les abus sexuels.

§3

En tout état de cause, l'AVREF www.avref.fr, La parole libérée www.laparoleliberee.fr et le Groupe SAPEC www.groupe-sapec.net se tiennent aux côtés des victimes et de leurs familles pour les conseiller, que ce soit psychologiquement ou dans les procédures, canoniques et civiles. Après cette lourde mise en cause de la FSSPX, il est inévitable que cette dernière assume ses responsabilités, pénales et civiles.
 
L'AVREF rappelle qu'elle a traité du cas Frédéric Abbet dans son "Livre Noir de la FSSPX" et elle annonce qu'elle publiera une version augmentée de ce Livre Noir en début 2018.
 
Le 10 janvier 2018
 
Aymeri Suarez-Pazos, Aide aux Victimes des dérives de mouvements Religieux en Europe et à leurs Familles (AVREF) – contact : 06 58 06 12 72
 
François Devaux, La Parole Libérée
 
Jacques Nuoffer, Groupe de Soutien aux Personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse (Groupe SAPEC)

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