Abus de faiblesse et autres manipulations

L’abus

Le terme « abus » vient du latin « abusus », « mauvais usage ». Il renvoie à l’usage excessif ou injuste de quelque chose. Par extension, « abuser » revient non seulement à outrepasser certains droits, profiter avec exagération d’une situation ou d’une personne, mais aussi à tromper en jouissant de la confiance de la personne concernée, voire de posséder une femme qui n’est pas en situation de refuser.
 On passe donc d’une situation « normale », quand bien même excessive, à des agissements contestables ou préjudiciables à autrui.
….
 L’abus de faiblesse
L’analyse de cette infraction qu’est l’abus de faiblesse dépasse le point de vue strictement juridique : la morale et la psychologie s’y mêlent, nous invitant à réfléchir aux notions de consentement et de soumission, de liberté et de dignité.

Le consentement libre et éclairé

Comme cela a été exigé en matière médicale, un consentant devrait être libre et éclairé : libre, c’est-à-dire sans contrainte d’aucune sorte, physique ou psychologique, et éclairé, c’est-à-dire en toute connaissance de cause. L’individu devrait savoir à quoi il consent et mesurer les conséquences ou les risques qui en découlent. Cela implique un acte réfléchi et intentionnel, donc distinct d’une passion ou d’un désir éphémère. C’est ainsi que la loi impose un délai de réflexion pour des actes aussi important que le mariage, le divorce ou l’interruption volontaire de grossesse. Il s’agit d’éviter qu’un homme ou une femme soumis à une émotion soudaine prenne une décision qu’il ou viendrait à regretter.


Selon J.S. Mill : « Ce n’est pas la liberté que d’avoir la permission d’aliéner sa liberté »
(JS Mill « de la liberté, 1859, Paris, Presses Pocket, 1990)

La Manipulation

Au départ de toute manipulation il y a un mensonge.
Le manipulateur vise, par une relation mensongère, à obtenir de l’autre un comportement qui n’aurait pas été le sien spontanément.
Les chercheurs en psychologie sociale sont formels, les meilleures stratégies ne font pas appel à la contrainte car la manipulation est plus efficace que la violence directe. Ils ont constaté également que si la persuasion peut réussir à changer les mentalités, elle ne change pas les actes. La manipulation au contraire provoque le consentement de l’autre sans établir de pression et sans faire l’effort de le convaincre. C’est une voie rapide qui escamote l’argumentation et qui vise à obtenir un consentement automatique. La personne manipulée ne se doute de rien, n’a pas conscience d’être influencée et, même, la plupart du temps, a un sentiment de liberté.
….
Pour manipuler quelqu’un il faut d’abord le séduire, établir avec lui un courant de sympathie et placer la relation sur un mode « intime » fondé sur un sentiment de confiance. On neutralise ainsi sa lucidité et on amoindrit ses résistances. ….
Les grands manipulateurs, s’ils maîtrisent la manipulation cognitive, excellent surtout dans la manipulation des affects. Ils savent par intuition percevoir les aspirations de la personne ciblée, ses réticences, ses identifications. Ils entrent alors en résonance avec ce qu’ils ont perçu d’elle et, comme des caméléons, se rendent conformes à ce qui peut convenir à l’autre pour établir un lien empathique. Ils adoptent d’instinct leurs discours à celui de leurs interlocuteurs, de façon à revêtir une identité qui plaira. Ils repèrent ses normes pour établir l’échange sur un  mode qui correspondra à ses aspirations.


ReCaptcha

Ce service de protection de Google est utilisé pour sécuriser les formulaires Web de notre site Web et nécessaire si vous souhaitez nous contacter. En l'activant, vous acceptez les règles de confidentialité de Google: https://policies.google.com/privacy

Google Analytics

Google Analytics est un service utilisé sur notre site Web qui permet de suivre, de signaler le trafic et de mesurer la manière dont les utilisateurs interagissent avec le contenu de notre site Web afin de l’améliorer et de fournir de meilleurs services.